En tête des hit-parades (sa version de Life on Mars de David Bowie a tenu plusieurs semaines), il s'est constitué la stature de "musicien des musiciens": on ne les compte plus, ses collègues qui ont été subjugués dès la première audition. Comme Brian Molko de Placebo, qui après avoir vu et entendu Jasper, ordonna à son agent anglais de signer cette mine d'or. Ce qui se fît: Jasper est prêt à conquérir le monde. En commençant par la Flandre l'automne prochain.
Le nouvel album constitue un retour aux sources: son organe vocal hors du commun, frétillant comme un ruisseau de montagne, voltigeant comme un vautour au-dessus des cîmes, produisant des morceaux choisis, qui incitent tous au fredonnement. Son écriture a mûri, ses morceaux se savourent comme un Barollo de grand millésime. Il n'est accompagné que d'une guitare et du brillant pianiste Valentijn Elsen: rien de superflu. Il produit un son de cloche, grace à Jean Blaute, sans qui la musique pop Belge se serait éteinte en 1972. Si Jasper Steverlinck n'existait pas, il faudrait l'inventer.